Grâce à René Magritte, la Belgique est la terre du surréalisme. Mais parfois, c’est aussi un pays surréaliste. Cela se vérifie encore une fois pour les bioplastiques compostables. D’un part, les gens nous félicitent car, avec nos produits CompostBag®, nous avons une belle alternative au plastique décrié et ils attendent que nous ayons actuellement beaucoup de succès. Mais, je dois leur dire que la pratique est plutôt décevante. Pourquoi ? Je vous l’explique.

Le bioplastique, c’est quand-même aussi du plastique, n’est-ce pas ?

Oui, on nous fait effectivement cette reproche lorsque nous essayons de commercialiser nos produits. Nous sommes confrontés à ce mur en particulier dans le secteur de la grande distribution, où des déclarations publiques assez fortes ont été faites dans le sens de : “nous allons interdire tout le (emballage) plastique”. “Et le plastique n’est pas durable”, y est généralement ajouté.

Mais, quelle est la réalité? Le bioplastique est-il aussi du plastique? Est-ce que toute cette affaire « bio » seulement de la poudre, jettée aux yeux du consommateur?

Eh bien, le matériau compostable, fabriqué à partir de sources renouvelables, que The Compost Bag Company utilise pour fabriquer ses produits, est certainement un produit artificiel. Il n’est pas retrouvé «en tant que telle» dans la nature. Cela, ce matériau a en commun avec les plastiques traditionnels, effectivement.

Mais à part cela, les différences ne peuvent être plus grandes. Le gros problème des plastiques traditionnels est qu’ils ne périssent pas. Ou seulement après plusieurs centaines d’années. Notre matériau disparaît complètement et d’une façon naturelle en quelques semaines dans un compostage industriel. Il est littéralement « mangé » par les microorganismes. Et il ne laisse pas de traces microplastiques ou de métaux lourds. Tout cela est certifié conforme à la norme européenne EN13432 et peut être retrouvé sur chaque produit à travers le logo OK Compost.

Les plastiques traditionnels proviennent presque entièrement de sources fossiles: pétrole, gaz naturel, charbon. Mais notre matériau est fabriqué à partir de plantes, qui grandissent et sont récoltées chaque année. C’est pourquoi il s’appelle ‘renouvelable’. Le chardon est une plante importante pour notre matériau. Cette mauvaise herbe endémique de la Méditerranée pousse sur des zones marginales qui ne conviennent pas à l’agriculture alimentaire et ne nécessite ni irrigation ni fertilisation. Le projet de fabrication de bioplastique à partir de ces chardons est vraiment exemplaire en termes de durabilité. Un autre composant de notre matériau est extrait de la pulpe de betterave à sucre, un déchet de l’industrie agroalimentaire.

Alors? Le bioplastique utilisé par The Compost Bag Company est très différent des plastiques traditionnels. Vous ne pensez pas?

Le papier ou le coton ne sont-ils pas de meilleures alternatives?

Une chose est certaine: le papier et le coton sont perçus comme des matériaux «naturels», ce qui à son tour est considéré comme «plus durable». Mais est-ce que tout cela est vrai dans la réalité?

Le coton est un suceur d’eau incroyable. Sa culture nécessite jusqu’à 11 000 litres d’eau par kilogramme de coton. Et cela généralement dans les zones où la population souffre de pénuries chroniques d’eau potable, comme en Inde. En outre, 25% (!) de tous les pesticides fabriqués dans le monde vont à la culture du coton et 20% (!) de tous les herbicides. Comme si cela ne suffisait pas, le coton est dans la plupart des cas transformé en produits dans des «ateliers de sueur» dans des pays où l’exploitation des ouvriers et le travail des enfants sont monnaie courante.

Pour fabriquer un papier de qualité, les fibres de bois doivent être cuites en une pâte. Ce processus consomme beaucoup d’eau et d’énergie. Mais le plus gros impact sur l’environnement est dans la logistique. Pour remplacer une semi-remorque de sacs bioplastiques pour fruits et légumes par le même nombre de sacs en papier, vous avez besoin de 3 à 4 remorques. Et cela avec les embouteillages existants! Mais aussi jusqu’à 4 fois plus d’espace de stockage et jusqu’à 4 fois plus de manipulation. De plus, les sacs ne sont pas transparents, ce qui rend difficile la vérification à la caisse du supermarché. Les premiers cas de vol (p. ex. du rouge à lèvres caché en-dessous d’un certain nombre de pommes) ont déjà été rapportés.

Ne vous laissez pas emballer.

Le message est donc clair: ne vous laissez pas berner. Ce n’est pas parce que cela a l’air « naturel » ou « durable » que c’est aussi le cas. Étudiez toujours tous les aspects (ou autant que possible) avant de déterminer votre opinion.